La famille québécoise devra débourser jusqu’à 995$ de plus pour se nourrir en 2026, pour une facture annuelle stratosphérique d'environ 17 500$.
«Le comptoir des viandes au complet risque d’être plus cher», prévient Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie. Le spécialiste publie jeudi son rapport annuel sur les prix alimentaires 2026 avec un collectif d’universités.
L’inflation moyenne à l’épicerie et au restaurant devrait osciller entre 4% et 6% l’an prochain. Pour une famille composée d’un homme, d’une femme et de deux enfants, le budget est passé de 15 222$ en 2022 à 16 577$ cette année et va atteindre plus de 17 500$ pour la première fois en 2026.
Cette hausse va frapper fort au Québec, qui va rejoindre l’Alberta et l’Ontario dans le club peu enviable des provinces au-dessus de la moyenne nationale. Le Québec se retrouvait pourtant dans le bas du classement en 2025.
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Dépenses à l'épicerie*
Par année, pour une famille de 4 personnes
2022 : 15 222$ (réel)
2023 : 15 595$ (réel)
2024 : 16 032$ (réel)
2025 : 16 577$ (réel)
2026 : 17 572$ (réel)
* Selon le rapport sur les prix alimentaires 2026
Le drame des protéines
La viande reste la pire catégorie avec une augmentation prévue de 5% à 7%. Le bœuf, qui a bondi de 19% au premier trimestre 2025 et de 9% sur l’année complète, ne reviendra pas à la normale avant le milieu de 2027, prédit le rapport.
«Ça pousse les gens à aller vers le poulet, ce qui fait monter son prix. Ça va être la même chose pour le porc en 2026», note Sylvain Charlebois.
C’est donc les trois principaux composants de l’étal des viandes qui vont augmenter en même temps, chose rare selon le rapport. Les légumes, la boulangerie et les produits laitiers connaîtront aussi des hausses, quoique moins prononcées.
Hausses prévues par catégories :
Viande : 5-7%
Légumes : 3-5%
Autres produits : 4-6%
Restaurants : 4-6%
Boulangerie : 2-4%
Produits laitiers : 2-4%
Fruits de mer : 1-2%
Fruits : 1-3%
* Selon le rapport sur les prix alimentaires 2026
De pis en pis
Déjà, les marques privées gagnent en popularité et 86% des Canadiens mangent moins de viande à cause de son coût élevé. Metro continue d’ouvrir des Super C, Dollarama élargit son offre alimentaire.
«Les centres de liquidation deviennent aussi de plus en plus populaires. La fin de semaine dernière, il y avait 500 personnes dehors pour l’ouverture du magasin Liquidation Marie à Mascouche», observe le spécialiste.
Les prix à l’épicerie ont augmenté de 27% depuis 2020, ce qui alimente l’insécurité alimentaire: 2,2 millions de personnes utilisent désormais les banques alimentaires chaque mois, et un quart des familles ne mangent plus à leur faim au Canada.
«Si 2025 a été une année difficile, 2026 ne devrait pas être plus facile», prévient l’étude.

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