Manger mieux vous ruine ? Une étude choque les consommateurs

Manger mieux vous ruine ? Une étude choque les consommateurs
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par Journal de Montréal 15 oct. 2025

Une nouvelle étude québécoise tire la sonnette d’alarme : derrière les prix alléchants de nos pains tranchés et biscuits du quotidien se cachent souvent… des bombes de sel et de sucre. Des chercheurs de l’Université Laval et de l’Université de Montréal ont découvert que les aliments les moins chers sont aussi, bien trop souvent, les moins bons pour notre santé.

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Ils ont analysé plus de 2000 produits, soit des pains tranchés, des céréales à déjeuner, des grignotines, des fromages transformés et des biscuits.

«On a observé que les produits qui étaient riches en sucre et en sodium étaient souvent moins chers dans leur catégorie d’aliments, ce qui fait qu’un consommateur qui va regarder le prix pour choisir ses aliments va être porté à choisir des options moins nutritives», explique l’étudiante au doctorat en nutrition Isabelle Petitclerc.

Nouveau symbole

À leur surprise, les produits riches en gras saturés font exception à cette règle. Ils sont en général plus onéreux, ce qui pourrait s’expliquer par la composition des ingrédients.

«On sait que certains ingrédients qui sont riches en gras saturés sont également plus dispendieux comme les œufs, le beurre, le chocolat, l’huile de noix de coco», souligne Mme Petitclerc.

«Alors que le sucre et le sodium, on sait que ce sont des ingrédients qui sont souvent moins coûteux», note Mme Petitclerc.

Les chercheurs ont utilisé comme point de comparaison les seuils définis par Santé Canada pour déterminer s’ils devront ou non afficher le nouveau symbole «Élevé en» sur le devant de l’emballage.

Ce dernier entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2026 pour les aliments ayant une teneur élevée en gras saturés, en sucre ou en sodium.

Cette mesure doit en théorie aider les consommateurs à faire de meilleurs choix pour leur santé, en permettant de valider rapidement si un article dépasse ou non les valeurs recommandées.

Manger mieux vous ruine ? Une étude choque les consommateurs

Équité

Toutefois, les constats de l’étude soulèvent des enjeux d’équité. Selon la documentation, le prix d’un produit est le facteur le plus déterminant pour les consommateurs dont le revenu est limité.

Les consommateurs avec un niveau socio-économique plus élevé «vont être capables de choisir un produit qui n’a pas de symbole, mais qui est peut-être plus dispendieux, alors que quelqu’un qui a un revenu plus limité, lui, même s’il veut faire le meilleur choix, des fois il ne peut pas se [le] permettre», indique la doctorante et nutritionniste.

D’autre part, certaines marques pourraient être tentées d’améliorer les caractéristiques nutritionnelles pour éviter d’avoir à afficher le nouveau logo, ce qui pourrait en retour pousser le prix de ces produits à la hausse.

«Ça peut être une motivation pour les entreprises de reformuler les produits. Par contre, on sait que la reformulation a des coûts», indique Isabelle Petitclerc.

Cette étude était réalisée dans le cadre des travaux de l’Observatoire de la qualité de l'offre alimentaire de l’Université Laval. Les résultats sont parus dernièrement dans la publication scientifique Public Health Nutrition.


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