«On perd vraiment un mois de vente. C’est quand même majeur», explique Michel Jean, propriétaire de La Citrouille enchantée.

À cause du manque de pluie qui a sévi cet été, les citrouilles ont pour l’instant à peine poussé dans ses champs, en plus d’être à un gel d’une perte de récolte.

M. Jean prévoit de commencer à en vendre seulement début octobre. C’est exceptionnellement tard. «Il y a des années où je suis capable d’ouvrir à la fête du Travail», précise-t-il.

Sur le même sujet : Comment faire le meilleur pain à la citrouille

Fruits plus petits

Si les fruits [au sens botanique] ont poussé chez d’autres producteurs, l’impact se fait surtout sentir sur leur grosseur.

En effet, les consommateurs ne seront pas impressionnés par la taille cette année, avertit Michel Leblanc, propriétaire de la ferme Les Citrouillards, à Saint-Eustache sur la Rive-Nord de Montréal.

«Quand tu leur donnes une citrouille de 10 pouces, ce n’est pas ce qu’ils voulaient, mais on n’en a pas d’autre!» explique-t-il. «Tout le monde est pareil. On a tous souffert du manque de pluie», renchérit-il.

Au Verger Labonté sur l’île Perrot, la propriétaire Nathalie Gervais fait état d’un impact «énorme» du manque de pluie sur la taille de ses citrouilles. Leur taille cette année ne représente que 30% à 50% de celle d’une année normale.

«La suggestion serait de ne pas tarder au dernier week-end cette année [pour se procurer ses citrouilles]. D’y aller un petit peu plus tôt pour être sûr qu’il y en ait», recommande-t-elle.

Dur pour les finances

À La Citrouille enchantée, la situation représente un dur coup pour les finances. La ferme ne produit que des citrouilles, des courges et des raisins de table.

La perte du mois de septembre, qui attire notamment ceux qui cuisinent la citrouille, représente 30% de ses ventes d’une année normale.

«C’est très angoissant. On s’est assis ensemble cette semaine et on a commencé à regarder les options. Il faut faire de gros paiements et sans revenu, on n’est pas capables de les faire», s’inquiète l’agriculteur.

D’autant plus qu’une récolte tardive de citrouilles signifie une plus grande vulnérabilité à la température. Le froid peut en effet s’avérer catastrophique pour des fruits qui sont en train de pousser.

«Si on a un gel d’ici là, les plants vont mourir et ça va finir là. On serait foutus!»