La saison de l'autocueillette risque de se terminer plus tôt cette année
«En 40 ans, c’est la première fois que je vois une saison comme celle-là. C’est comme si le fruit n’avait pas réussi à bien se développer à cause du manque d’eau, la variété McIntosh en particulier est très affectée», constate Brenda Gould, propriétaire du Verger Famille Gould à Saint-Paul-d’Abbotsford, en Montérégie.
En raison de la grande sécheresse du mois d’août et du début de septembre, les pommes sont plus petites, plus fragiles et elles tombent plus facilement des pommiers. Résultat: l’autocueillette pourrait s’étendre sur une moins longue période cette année et nécessiter un peu plus de patience.
«On dit à notre clientèle de ne pas attendre et de nous visiter rapidement puisque la saison risque de se terminer plus tôt cette année», a commenté Mme Gould, qui souligne que les pommes sont cependant très sucrées.
Même son de cloche pour ce verger situé dans le Centre-du-Québec et où l’autocueillette se terminera vers la fin d’octobre plutôt qu’en novembre comme à l’habitude.
«Ce ne sera pas une année record, c’est certain! Heureusement, on a commencé à récolter nos pommes plus tôt que la normale pour éviter les pertes», constate Sarah-Kim Béliveau, propriétaire du Verger du Grand à Grand-Saint-Esprit.
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Diminution de 40%
Pour le Verger des Horizons de Warwick, en plus d’être plus petites et de tomber plus rapidement, les pommes sont présentes en moins grande quantité.
«Je dirais qu’il y a facilement 40% moins de pommes que pendant une année régulière, en moyenne. Pourtant, il y a eu une très belle floraison au printemps», constate Nathalie Lemieux, propriétaire du verger depuis 2003.
L’entreprise warwickoise rapporte avoir accumulé près de 48 000 livres de spartan l’année dernière, comparativement à 12 000 livres pour l’automne 2025.
Impacts majeurs
Comme les pommiers ont manqué d’eau, les arbres sont également beaucoup plus fragiles et plus secs, et ils peinent à supporter les pommes, aussi petites soient-elles.
«C’est la première fois qu’on doit à ce point composer avec une telle sécheresse. On ne sait pas si les effets sur les pommiers peuvent se ressentir longtemps et quelles seront les récoltes l’année prochaine. Les arbres plus vieux risquent de mourir», déplore Mélanie Fleury, propriétaire du Verger des Bois-Francs à Princeville.
Pour le Verger Versant Sud, à l’île d’Orléans, une dizaine de pommiers sont déjà morts à cause des chaleurs, mais les pommes y sont tout de même au rendez-vous et en grande quantité.
«C’est certain qu’il y a malheureusement des vergers qui sont plus affectés que d’autres selon leur emplacement et le sol, mais chose certaine, la qualité y est, le produit n’est pas affecté», souligne Éric Rochon, président des Producteurs de pommes du Québec et producteur.
Pour ce qui est du prix, le spécialiste de l’industrie agroalimentaire et professeur invité à l’Université McGill Sylvain Charlebois estime que les pommes du Québec augmenteront d’environ 15% comparativement à l’année dernière.
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